Art. 39 : « Happy Chandara » et « Toutes à l’Ecole »

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Le grand jour est enfin arrivé, il était programmé depuis si longtemps ! Nous allons pouvoir visiter l’école « Happy Chandara » dans le village de Prek Thmey à une vingtaine de kilomètres de Phnom Penh et faire la connaissance officielle de notre filleule, Nam Fonn, et de sa famille.

La nuit a été courte car l’émotion est grande.

Un tuk-tuk vient nous chercher. Après une heure de trajet nous commençons à apercevoir des bâtiments colorés, que je reconnais. Ça y est, nous voilà arrivés à « Happy Chandara » !

Quelques formalités administratives au poste de sécurité en échange de nos badges visiteurs pour la journée.

Michèle que tout le monde appelle Mimi nous attend. Cela fait très longtemps que j’en entends parler, à travers les newsletters de l’association mais aussi les reportages télé et réseaux sociaux. Et puis, depuis plusieurs mois nous échangeons des mails en vue de notre visite. C’est une femme respectable de 75 ans qui s’occupe de l’accueil, des visites avec les parrains/marraines et qui, surtout, travaille à l’internat scolaire.

Après un petit topo rapide de la situation scolaire de Nam Fonn, de sa plus jeune sœur, Kanchana, et de la situation sociale de la famille, nous démarrons la visite.

Tout d’abord, l’école primaire puis le collège et enfin le lycée, le tout éloigné de quelques centaines de mètres. Les bâtiments sont peints dans des couleurs gaies.

Nous nous arrêtons dans certaines classes pour y voir les filles en plein apprentissage. Elles se lèvent toutes et nous saluent en français « bonjour Monsieur, bonjour Madame » avec un petit accent irrésistible.

Au primaire, nous sommes bercés par les récitations des petites dont les sons parcourent toute l’école. Au collège, les filles bénéficient d’un atelier cuisine avec un équipement professionnel qui leur permet de découvrir de nouvelles saveurs et d’apprendre les notions d’hygiène. On trouve une section de formation professionnelle en coiffure ouverte également aux jeunes filles des villages alentours qui souhaitent se former au métier de la coiffure et de l’esthétique. Dans la cour du collège, un beau gymnase extérieur permet aux adolescentes de pratiquer de nombreux sports individuels et collectifs. Nous avons eu l’occasion de voir un groupe en pleine partie de foot, elles sont impliquées 🙂

Enfin, l’internat scolaire sur le même site que le lycée. Y sont prises en charge les filles dont les parents vivent trop loin de l’école et/ou celles dont les conditions de vie à domicile sont trop précaires ou dangereuses.

A l’extérieur du lycée, un projet de permaculture prend forme pour faire pousser des légumes, de manière très naturelle, qui seront ensuite consommés à « Happy Chandara ». Le procédé technique a fait l’objet d’une réunion de présentation aux parents d’élèves pour qu’ils puissent l’utiliser pour leurs propres cultures et ainsi tirer meilleur profit de leurs ventes sur les marchés.

Nous finissons par la visite des locaux médicaux. Infirmières, médecin, dentiste, ophtalmo … des bénévoles viennent régulièrement prêter main forte.

Viens enfin la rencontre tant attendue avec Nam Fonn. 7 ans que je connais cette jolie jeune fille de bientôt 15 ans à travers nos correspondances, ses bulletins scolaires et les photos que l’association « Toutes à l’Ecole » me fait parvenir. 7 ans que je la vois grandir et que je m’étais promise d’aller la rencontrer.

Nam Fonn vient nous rejoindre à l’école primaire pour le déjeuner. Nous la reconnaissons de suite. Elle paraît intimidée, assise parmi des adultes, des étrangers qui plus est. Et puis, c’est une réalité, nous nous connaissons sans nous connaître véritablement. Le contexte est un peu particulier, nous disposons de peu de temps car elle est en période d’examens scolaires. Nous faisons également la connaissance de sa petite sœur. Deux jolies bouts de jeunes filles.

Nous partons en tuk-tuk tous ensemble dans sa famille, en compagnie de Mimi et de sa collègue de l’internat pour la traduction.

A notre arrivée, la maman nous reçoit avec un large sourire. Elle est assez vite rejointe par le papa, la grande sœur, le petit frère et, plus tard, la grand-mère. Nous sommes chaleureusement accueillis.

La rencontre est de courte durée mais nous avons tout de même le temps d’échanger quelques mots sur la situation de la famille et sur la scolarité des enfants. Le papa de Nam Fonn cultive et récole du jasmin et sa maman vend des colliers de fleurs sur le marché, ces fameux petits colliers que l’on retrouve en offrandes dans les temples mais aussi accrochés aux rétroviseurs intérieurs des voitures et des bus. La famille vit dans une maison en dur et en bon état. Nous sommes rassurés de savoir que Nam Fonn et les siens vivent dans des conditions décentes. Une jolie famille qui semble unie.

Nam Fonn découvre avec joie les petits cadeaux que nous lui avons ramenés. Quelques photos souvenirs et nous devons déjà repartir. Le papa nous suit en moto pour venir chercher le panier alimentaire que nous avons fait préparer pour la famille et qui les aidera pendant quelques temps.

La journée au sein de l’école et notre belle rencontre avec Nam Fonn se termine. Tout cela est passé à une vitesse folle. Je crois tout simplement, que même si nous avions disposé de plus de temps, tout aurait semblé très rapide tant la joie était grande.

Vous pensiez sans doute que c’était fini … Et bien non !

Restés un peu sur notre fin, nous reprogrammons une visite dix jours plus tard en repassant par Phnom Penh. Mimi se rend à nouveau disponible pour nous recevoir. Nous refaisons un tour d’horizon de l’ensemble du site scolaire. Les informations communiquées ce jour complètent celles données précédemment.

Nous retrouvons Nam Fonn pour l’heure du déjeuner au collège, cette fois-ci. C’est une surprise car elle n’est pas informée de notre nouvelle venue. Elle est toujours en période d’examens mais nous arrivons à passer davantage de temps ensemble.

Au fait, nous ne vous l’avons pas dit mais Nam Fonn souhaite être médecin. Elle explique vouloir aider les gens et aimerait avoir son propre hôpital à la campagne.

Nous la raccompagnons jusque dans sa classe pour la reprise des cours de l’après-midi. Nous y faisons la connaissance de ses camarades, elles aussi un peu surprises par notre présence. Nous la quittons lorsque son professeur de khmer entre dans la classe. Elle est heureuse et souriante.

Cette nouvelle visite a été bénéfique et nous a permis de combler les petites frustrations de la première rencontre.

Je peux aujourd’hui affirmer que je suis fière et heureuse d’avoir concrétisé ce projet de venir rencontrer Nam Fonn et sa famille chez elle, dans son pays. Je suis également fière et heureuse de mon engagement auprès de l’association. Tout ce que j’y est découvert est le parfait reflet des nouvelles qui me sont régulièrement données sur l’évolution des projets et des actions à « Happy Chandara ». L’école emploie 200 personnes et a participé au développement de l’économie du village.

Je tiens à saluer toutes les personnes qui travaillent de près ou de loin pour « Happy Chandara » et « Toutes à l’Ecole » et je remercie particulièrement Mimi pour son dévouement.

Je savais déjà, mais je le sais désormais encore mieux, que mon engagement pour l’avenir de Nam Fonn tiendra dans la durée.

5 Réponses

  1. 575676

    Love that top! The print is fabulous

  2. Claire and co

    Que d’émotions à la lecture de ce moment tant attendu… j’imagine ce que cela a du représenter pour vous. Un rêve s’est réalisé, je suis tellement contente pour toi soeurette!!! Bisous

  3. Françoise et Daniel RECHER

    Que d’émotions !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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